Caribou, édition créative

Des histoires pour iPad

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Renaud en hiver

En attendant (l’éventuelle) version animée, ces jours-ci on apprécie sincèrement l’accueil que reçoit le petit renard, de retour dans Renaud en hiver, un livre papier qui sent bon.

Voici  quelques images du lancement à la bibliothèque Monique-Corriveau, capturées par les amis du Machin Club.

Les Chroniqu’arts – Renaud en hiver

Renard, nuage et Caribou: bilan d’une aventure numérique

Dans les prochaines semaines, Renaud en hiver, publié aux Éditions de La Pastèque, sortira en librairie. Ça fait près de quatre ans que le petit renard a pointé son nez, pour la première fois, en deux versions:  le livre papier qui sent bon et l’application pour iPad.

Avec la sortie du deuxième album de Renaud et de ses amis, les gens qui ont aimé le premier me demandent s’il y aura aussi une application. Comme j’aimerais répondre un gros «ouiiiiii!» full enthousiaste.

Parce que c’est certain que s’il y avait une version pour iPad, je serais super excitée. Ça ferait des mois qu’on travaillerait sur ce projet. Finalement, on aurait passé quelques heures en studio de son avec Olivier pour ajouter de cette magie qui colle tous les morceaux ensemble et on aurait fait de nombreux allers-retours entre les bêta-testeurs et leurs parents pour éliminer le plus de bogues possible. On aurait hâte de lancer Renaud 2 full rétina.

Et donc, j’aurais beaucoup envie de parler de cette belle version numérique participative qui complémente l’expérience du livre, nous plonge dans une ambiance sonore immersive, donne une voix aux personnages secondaires de l’histoire et offre un petit répit aux parents à l’heure du souper ou dans l’auto.

 

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Alors pourquoi répondre d’un «non» désolé à la question?

C’est plate à dire, mais c’est parce que le développement numérique coûte présentement trop cher et se ne se vend pas très bien. Certes, il y a de l’aide et des subventions pour l’innovation et le multimédia, mais ce n’est pas donné à tous ni chose simple d’y avoir droit. D’autant plus qu’une application comme la nôtre, dans la forme qu’on lui souhaite, ne se qualifie pas comme hautement innovatrice (simplicité versus bourrée d’artifices, de patentes et de bébelles qui ne servent pas l’histoire). Du coup, ça la rend non admissible à des subventions intéressantes comme celles du Fonds des médias du Canada.

D’autre part, toute la paperasse à remplir et les délais pour se qualifier et obtenir un crédit d’impôt à la production multimédia sont tout de même pénibles pour les montants admissibles au final. Finalement, même si l’application est bel et bien une histoire, version moderne du modèle avec le 45 tours et la fée clochette de notre enfance, du point de vue de l’aide à l’industrie culturelle, cette version de Renaud ne se qualifie pas comme un «livre».

Parallèlement, la simplicité implique quand même beaucoup de travail spécialisé. Encore aujourd’hui, produire une application n’est pas donné à tous. Dommage qu’il n’existe pas de trousse d’outils simplifiant ce genre de publication multimédia, accessible aux non-initiés à Unity. Disons qu’on rêverait d’être plus autonome dans notre créativité!

Bref, sans subvention comme celles dont peuvent profiter d’autres produits culturels (littérature imprimée, cinéma, théâtre), c’est difficile de rentabiliser un produit comme Renaud le petit renard. Pour bien comprendre, posez-vous la question suivante: Quel est le prix raisonnable pour une application pour mes enfants? Et maintenant, posez-vous la même question par rapport à un livre (que vous tenez dans vos mains, qui compte plus de 90 pages de papier mat de qualité et qui pourra embellir la table de chevet de fiston).

Le livre Renaud le petit renard se détaille 21,95$ depuis sa sortie. Logiquement, on aurait dû demander le même prix (et même plus) pour la version application (même contenu, plus extras). Évidemment, question de perception, cette idée ne passe pas. Moi-même, je peux compter sur les doigts d’une seule main les fois où j’ai téléchargé une application à plus de 7 dollars.

Audacieux et intègres que nous sommes face au travail des artisans qui ont participé à la version participative de Renaud, nous avons fixé le prix de lancement de l’application à 9,99$. Comme il y avait peu de référence dans le domaine, alors que quelques produits beaucoup plus simples étaient déjà offerts entre 4,99$ et 7,99$, nous avons fait ce pari de demander un peu plus pour une plus grande qualité.

Par contre, même à moitié prix par rapport à l’album jeunesse, ce prix était certainement trop élevé d’un point de vue de la perception du produit «numérique».  On achète le journal, mais on télécharge la version numérique gratuitement sur son iPad. On s’attend un peu à ce modèle avec les applications.

En perpétuel questionnement, depuis 2012 on a testé d’autres structures de prix, ce qui fait qu’aujourd’hui, alors que le livre se vend toujours 21,95$, l’application se vend 3,99$, lorsqu’elle se vend!


Voici quelques chiffres, depuis mai 2012 :

Investissement (version française, pour iPad):  15 000 $ (après les crédit d’impôts)
Estimé pour version anglaise: + 5 000 $ (option non retenue)
Estimé pour version Android: + 
5 000 $ (option non retenue)
Bourse jeune entrepreneur :
 5 000 $
Frais publicité (lancement, promos, etc.) : entre 500 et 1 000 $
Nombre de téléchargements : 673
Ventes : un peu moins de 5 000 $ (il faut enlever à ce montant les 30% qui reviennent à Apple)

 

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Comment fait-on pour vendre une application?

Voilà un autre bon casse-tête! C’est hyper complexe de faire la promotion d’une application. L’exemple le plus frappant est sans doute les minces retombées d’un article de 3 pages en couverture du cahier Famille du journal Le Soleil dans les semaines qui ont suivi le lancement de Renaud le petit renard : 46 téléchargements. Oui, comme dans quarante plus six. Après de tels résultats, qui a envie d’acheter de la pub et de dépenser des fortunes dans la promo? On a évidemment testé la publicité sur Facebook, l’envoi massif de communiqués de presse, etc.

Évidemment, produire plus d’applications est une des principales clés pour se faire connaître et gagner la confiance des jeunes utilisateurs. Mais à moins d’avoir les moyens d’une multinationale, cette idée n’est peut-être pas la meilleure.

S’associer avec un éditeur pour en faire la promotion? Disons simplement qu’eux aussi doivent jongler avec des budgets et des contraintes de financement à respecter.

 

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Un autre exemple des défis du modèle numérique

On a toutefois renouvelé l’expérience avec l’application Pougne, au gré du vent, écrite par les talentueux Luc Dupéré et Catherine Bélanger et illustrée par le tout aussi renversant de talent Olivier Morin. Avec cette deuxième application, nous avons testé un autre modèle d’affaires : offrir l’application gratuitement pour tester 3 pages, avec achat intégré pour débloquer les 15 pages suivantes. Résultat : 15% des 493 utilisateurs qui ont téléchargé l’application gratuitement ont acheté la version complète, totalisant des revenus de 220 $ (avant la commission d’Apple,  bien sûr) pour un investissement plus «raisonnable» de près de 10000$ cette fois-ci. Ouch.

Et alors?

Alors… qu’à cela ne tienne… on a plein de projets en tête qu’on souhaite encore développer, un jour, mais différemment. On veut tester les outils du futur qui nous donneront plus d’autonomie (plus de création, moins de programmation). On a envie de continuer à travailler en collaboration avec les maisons d’édition et les institutions culturelles, en espérant toujours que les programmes de subventions soient revus en notre faveur (après tout, on propose le même contenu qu’un livre, avec extras.). On a envie de créer, donc, mais sans se ruiner, tsé. Parce que le succès d’estime – on est tellement fier de notre renard – ne suffit pas.

Et en attendant, il nous reste le papier qui sent bon et nos premières applications.

On espère que vous aimerez Renaud en hiver.

 

 

Lancement de Pougne au gré du vent

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Pour souligner le travail remarquable des artisans du projet Pougne au gré du vent, notre nouvelle application pour iPad destinée aux tout-petits, on vous invite à un petit 5 à 7 amical, le jeudi 15 janvier 2015, au Laïka (4040, boul. St-Laurent, à Montréal). Vous pouvez confirmer votre présence par ici.

Venez dire bravo à Catherine Bélanger, Luc Dupéré, Olivier Morin et Charles-Alexandre Théorêt en personne!

D’ici là, vous pouvez déjà télécharger l’application ou l’offrir en cadeau à vos jeunes amis (3 ans et plus!).

Renaud le renard

Retrouver une maquette de Renaud le petit renard.
Illustration: Katty Maurey

Comment offrir Renaud en cadeau

Plusieurs personnes qui n’ont pas d’iPad nous ont demandé comment faire pour offrir l’application Renaud le petit renard en cadeau. On s’est dit qu’il n’y a rien de mieux qu’on document visuel en 6 étapes pour répondre à la question! Cliquez sur l’image ou sur ce lien pour télécharger le PDF (1,4 Mb).